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NDIAME DIOP, DCE DE L’OFOR : « Nous avons une amélioration de la qualité du service et de l’eau »


Mardi 15 décembre 2020

Le Directeur du Contrôle de l’exploitation de l’Office des Forages Ruraux (OFOR), Monsieur Ndiamé Diop, indique, dans cet entretien, que depuis le démarrage de la DSP, en 2014, il y a une amélioration significative de la qualité du service et de l’eau avec la mise en place d’un dispositif de suivi et l’équipement des sites d’unités de chloration qui permettent de préserver la qualité jusqu’à l’usager. Assurant que le contrôle se fait de manière stricte, il poursuit aussi qu’également, le fermier a l’obligation de contrôler l’eau qui est distribuée. Parallèlement, l’OFOR a mis en place un dispositif de contrôle contradictoire qui est confié à des laboratoires externes pour confirmer les données transmises par les fermiers. En outre, même s’il reconnait l’existence de problèmes dans la zone Thiès-Diourbel, il est d’avis que la Délégation de Service Public (DSP) a permis d’avoir une continuité du service et une meilleure gestion technique et commerciale des systèmes d’alimentation en eau potable.

Quelles sont vos réalisations dans vote domaine à l’OFOR ?

La Direction du Contrôle de l’Exploitation est une Direction qui a en charge le contrôle de l’exploitation des périmètres mis en Délégation de Service public (DSP). Son rôle c’est de contrôler l’exécution des contrats d’affermage qui sont signés avec les opérateurs privés mais également de contrôler la qualité du service qui est offert aux populations. Pour cela, nous faisons beaucoup de missions de contrôle mais également nous prenons les services de consultants, de laboratoires pour faire des audits et des contrôles contradictoires. En plus du contrôle de l’exploitation, nous avons également en charge la gestion du patrimoine.

Vous avez dit que vous procédez au contrôle de la qualité de l’eau. Est-ce que depuis 2014, il y a eu une amélioration de la qualité de l’eau distribuée ?

Absolument ! Comme amélioration, on peut citer le cas du NDP (Notto-Ndiosmone-Palmarin) qui est en exploitation depuis 2015 et pour lequel tous les sites de production sont équipés d’un système de chloration qui permet de traiter l’eau à la sortie du forage et de garantir la qualité jusqu’à l’usager. C’est extrêmement important pour la gestion de la qualité de l’eau.

Le fermier a également l’obligation de contrôler l’eau qui est distribuée et transmet régulièrement les résultats des contrôles effectués sur le périmètre. Pour les autres périmètres, l’objectif est d’équiper tous les ouvrages de production de systèmes de chloration pour pouvoir dérouler le dispositif qui est mis en place. Cela a démarré avec le PEAMIR, qui prévoit d’équiper l’ensemble des sites de la zone centre de systèmes de chloration. Mais déjà, avec l’appui des partenaires et sur le BCI, nous avons pu équiper plusieurs sites des régions de Thiès et de Tambacounda. Et même avec l’absence de ces systèmes, des actions sont menées, en relation avec les exploitants ou les ASUFOR, pour assurer l’entretien des ouvrages de stockage et de distribution.

Depuis 2014, on a démarré la DSP. Quel bilan tirez-vous de cette Délégation de Service Public ?

Le bilan est positif si on sait qu’une réforme n’est jamais facile. C’est des changements profonds qui ont été apportés en 2014 dans la gestion du service public de l’eau en milieu rural avec la création de l’OFOR et la mise en place des DSP qui visent à garantir des meilleures conditions d’accès et une gestion durable des infrastructures.

On passe d’une gestion communautaire à une gestion professionnelle avec tous les enjeux que nous connaissons, enjeux financiers, religieux, politiques. Force est de constater qu’au niveau des 4 DSP mis en exploitation (NDP géré par SEOH, Thiès-Diourbel par AQUATECH, Kaolack-Kaffrine par FLEXEAU et Tambacounda par la SOGES), la gestion du service public de l’eau s’est nettement améliorée. En dehors de Thiès-Diourbel où quelques problèmes subsistent encore, la continuité du service est devenue une réalité et la qualité du service et de l’eau est mieux prise en charge.

L’autre point fort est le suivi des indicateurs liés à la qualité du service à travers des missions d’enquête de satisfaction mais également le dispositif de gestion des réclamations.

Une attention particulière est accordée à l’amélioration des conditions d’accès des populations avec la réalisation d’importants programmes de branchements sociaux et d’extension pour accompagner le déploiement des DSP.

Dans les 5 régions de la zone centre, c’est au total 30 000 nouveaux branchements qui seront réalisés dans le cadre du PEAMIR pour permettre aux populations d’avoir accès à l’eau en conformité avec notre objectif, ‘’un foyer, un point d’eau potable’’.

Le parc de forages augmente. Comment l’OFOR compte s’organiser pour gérer ce parc ?

C’est vrai que l’évolution du parc a été très rapide à partir des années 80. C’est ce qui avait amené le gouvernement à faire une première réforme de 1996-1999. Cette évolution continue avec la mise en œuvre de différents programmes qui visent à corriger les disparités et à développer l’accès en milieu rural. Aujourd’hui, on a plus de 2000 forages à gérer. C’est ce qui justifie la mise en place d’un dispositif de gestion du patrimoine performant. C’est la raison pour laquelle, une Division de Gestion du Patrimoine a été créée pour gérer la base de données et permettre une bonne planification des renouvellements et du développement de l’accès.  

On peut dire que la délégation de service public va se poursuivre…

Elle va se poursuivre. L’état a pris l’option de parachever la réforme de l’hydraulique rurale avec une professionnalisation de l’exploitation des systèmes d’alimentation en eau. L’objectif est de pallier les manquements et insuffisances de la gestion communautaire assurée par les Asufor, notamment le manque de compétence des Asufor pour assurer la gestion technique, les malversations, le manque de transparence, les interruptions fréquentes de service et l’absence de système de reporting et de suivi des indicateurs.

Cette réforme majeure qui touche huit millions (8 000 000) de sénégalais environ dans tous les secteurs économiques, repose sur trois piliers :

- La mise en place de conditions d’exploitation viable pouvant garantir la qualité et la continuité du service de l’approvisionnement en eau de la population ;

- L’amélioration de la qualité de l’eau ;

- La mise en place d’une politique tarifaire harmonisée en cohérence avec le pouvoir d’achat des populations.

En plus de son objectif majeur qui consiste à instaurer des meilleures conditions d’accès, il est attendu que la réforme puisse avoir des effets induits, tels que le développement d’activités génératrices de revenus, la création d’emplois au niveau local et l’accroissement des qualifications et des ressources des entreprises.

Quelle analyse faites-vous sur le prix de l’eau dans le monde rural ?

Nous avons hérité d’une situation assez difficile. En effet, avec l’avènement des ASUFOR, l’eau est vendue au volume sur la base de tarifs fixés de manière participative par les usagers et susceptibles de garantir un équilibre financier minimal des systèmes de gestion (couverture totale des charges d’exploitation, prise en charge du renouvellement des équipements d’exhaure et financement des travaux de réparation).

 Cela fait qu’on a autant de tarifs que d’ASUFOR et la moyenne des tarifs appliqués par les Asufor varie entre 230 et 280 F/m3 suivant les régions.

Pour instaurer un système de péréquation et éviter ainsi des disparités entre les régions, il a été proposé un tarif unique pour l’ensemble des périmètres.

La structure de tarification a été faite pour fixer des tarifs permettant de générer les revenus nécessaires pour assurer l’équilibre financier des fermiers et qui sont supportables pour les ménages et les activités productives (élevage, maraîchage). Elle doit également permettre à l’OFOR de recevoir une redevance pour finance les travaux de renouvellement et le développement de l’accès.

Il faudra renforcer la communication pour mieux faire comprendre les avantages de la réforme et la valeur ajoutée des DSP par rapport à la continuité et à la qualité du service.