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REFORME DE L’HYDRAULIQUE RURALE : Gamadji Saré dans la DSP Nord


Mardi 2 janvier 2024

Les acteurs du sous-secteur de l’hydraulique rurale de Gamadji Saré devront désormais tourner la page des Associations des Usagers de Forages (ASUFOR) et des Comités de Pilotage des Forages (COPIFOR) pour franchir une nouvelle étape dans la gestion des ouvrages hydrauliques. Le Comité Local de Développement (CLD) qui s’y est tenu le mercredi 20 décembre 2023 marque le début de la Délégation de Service Public de l’eau potable (DSP).

Certes, la réforme de l’hydraulique rurale est une nouvelle orientation de la politique du Gouvernement du Sénégal en matière de gestion des ouvrages mais les précédentes missions ont servi de prétexte pour expliquer aux acteurs que la mise en place des Délégations de Service Public (DSP) de l’eau potable serait la prochaine étape après les Associations des Usagers de Forages (ASUFOR) et les Comités de Pilotage des Forages (COPIFOR). C’est d’emblée ce qu’a rappelé le Directeur du Contrôle de l’Exploitation de l’Office des Forages Ruraux (OFOR) Ndiamé Diop : « Nous avions effectué plusieurs rencontres au cours desquelles il avait été signifié aux comités de gestion des forages qu’il s’agissait d’une gestion transitoire en attendant la mise en place de l’opérateur. Ce n’est donc pas nouveau. Nous avions prévenu. Nous revenons vers tous les acteurs pour poursuivre le travail. ». Néanmoins, la sensibilisation des acteurs est en marche notamment avec les organisateurs d’éleveurs pour des solutions concertées à la gestion des abreuvoirs toujours problématique dans les villages pastoraux. Un appel a été lancé à l’endroit des collectivités territoriales qui ont une responsabilité dans la prise en charge des questions liées à l’eau au niveau des établissements publics scolaires et sanitaires. « Nous sommes en train de travailler sur des programmes de branchements sociaux et d’extensions de réseaux de distribution en collaboration avec les communes. » informe M. Diop.

Les acteurs qui lui ont tendu une oreille attentive sont largement revenus sur des aspects relatifs à l’accès à l’eau potable. Le secrétaire municipal de Gamadji Saré Moussa Bâ a ouvert le bal en se félicitant du soutien de l’Etat et de ses démembrements au nom du Maire empêché : « les maires vont se réunir après pour discuter des modalités d’accompagnement de la réforme de l’hydraulique rurale. C’est une décision très importante que nous saluons à sa juste valeur. ».

Pour l’Adjoint au Maire de Guédé Village Ameth Sall, la situation est critique : « Cette réforme était très attendue au vu des problèmes de gestion des forages par les comités. Dans notre commune, qui est la plus grande du département de Podor (40 villages), il y a eu des cas de malversations. Les comités ne peuvent même pas acheter un moteur pour le forage. D’ailleurs, j’alerte et demande à ce que les personnes qui ont commis des fautes de gestion avérées ne soient pas retenues dans la formation des nouvelles équipes de la SDER (Sénégalaise des Eaux Rural). ». Il a été confirmé par le président du Collectif des Chefs de village de Dodel Amadou Bâ qui, même s’il reconnait qu’il y a des comités qui ont bien géré, l’écrasante majorité est à côté de la plaque : « l’Etat a fait l’audit de la gestion des forages et il a constaté des défaillances. Nous espérons que cette réforme trouvera des solutions à ces problèmes que nous vivons actuellement. ». Quant au président de l’ASUFOR de Démet Mohamed Hann, il estime que la communication doit être au cœur de la réforme de l’hydraulique rurale : « il faut beaucoup communiquer. Ces rencontres sont importantes mais il en faudra davantage pour mieux faire comprendre aux acteurs les avantages de cette décision. ». Un autre intervenant a décrié le fait que ceux qui participent aux différentes rencontres sur les questions liées à l’eau ne rendent pas compte aux populations. Le relai n’est pas assuré rendant la compréhension extrêmement difficile.

Dans un tel contexte, le Chef de la Division Régionale de l’Hydraulique (DRH) de Saint-Louis Arfang Massy Diédhiou a fait un constat patent : « beaucoup de difficultés de gestion des forages sont dues à l’inexpérience des ASUFOR et autres comités de gestion. Le professionnel qui va s’installer va améliorer aussi bien le niveau d’accès que la qualité de l’eau. Dans la région de Saint-Louis, seuls 37% des usagers ont un robinet dans leurs concessions. ».

Le Chef de la Brigade Puits et Forages de Ndioum Pape Bakhoum a la même lecture : « les comités de gestion ont beaucoup enduré avec des problèmes à n’en plus finir. Par exemple, à Donaye Tarédji, le comité a déclaré avoir 30 millions de FCFA dans ses caisses mais le forage qui a enregistré une venue de sable ne peut être renouvelé avec cette somme. Justement, la réforme permettra certainement de trouver une solution. ».

Après les interventions des conducteurs et autres personnes qui s’activent autour du forage, le Directeur Général de la SDER Mor Diop a formulé des réponses aux différentes préoccupations : « j’ai entendu le plaidoyer des conducteurs de forage. Je les rassure en leur disant que nous signerons des contrats avec eux dans le respect strict du Code du travail. Ce sera la même chose pour les plombiers, les caissières… Ceux-là qui ont l’âge de la retraite pourront se constituer en GIE (Groupement d’Intérêt Economique) pour travailler avec les entreprises locales avec qui nous signerons des contrats de sous-traitance. La SDER va également déployer sa politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) afin de contribuer au développement socio-économique des régions de Saint-Louis, Matam et Louga. ».

A l’issue du Comité Local de Développement (CLD) présidé par le Sous-préfet Mamadou SY en présence de son Adjoint Fary Ndao et des services techniques de l’arrondissement, les acteurs ont globalement adhéré à la réforme de l’hydraulique rurale. M. Sy qui a prononcé le mot de clôture a appelé à une mobilisation générale autour de la question de l’eau : « A Gamadji Saré, il y a un problème de promptitude de l’action face à des situations telles que les feux de brousse qui sont récurrents. Je demande à la SDER de tenir compte des spécificités de la zone. Toutefois, la réforme vise à appuyer les populations par un accès régulier et sécurisé à l’eau potable au nom de l’équité sociale et territoriale. L’Etat n’a aucun intérêt à aller à l’encontre des intérêts des populations. Il faut juste donner la bonne information. ». L’autorité administrative a terminé par remercier toutes les parties prenantes pour leur compréhension et leur engagement avant de lever la séance.

Voir les photos : http://forages-ruraux.sn/revivez-en-images-le-cld-de-gamadji-sare-sur-le...